L’Agence mondiale antidopage en partenariat avec le Fonds de recherche du Québec (FRQ), a annoncé le 21 octobre dernier le financement de plusieurs projets de recherche relatifs aux applications possibles de l’Intelligence Artificielle (IA) en matière de détection du dopage.

L’un des projets retenu est conduit par « Dataperformers », une entreprise fondée à Montréal en 2013 en partenariat avec le laboratoire antidopage français de Chatenay-Malabry, actuel département des analyses de l’AFLD.

L’objectif du projet est d’étudier l’apport de l’IA dans la détection de substances ou de méthodes interdites utilisées pour contourner les règles antidopage. Il s’agit d’aider à la lecture du module stéroïdien du passeport biologique de l’athlète, module qui permet de détecter la prise exogène de stéroïdes endogènes.

L’IA est actuellement capable d’établir un diagnostic à partir d’images médicales, en utilisant la méthode du deep learning ou apprentissage profond, qui permet à des machines d’effectuer des tâches complexes, pour lesquelles elles ont été entraînées. De la même façon, l’idée est de savoir si l’IA est capable d’interpréter le passeport stéroïdien, aussi bien voire mieux que l’intelligence humaine.

Comme l’explique l’AMA dans son communiqué, « si les résultats sont prometteurs, ils seront comparés à ceux obtenus au moyen de méthodes statistiques classiques, comme le modèle adaptatif actuellement utilisé pour le Passeport biologique de l’athlète ».

L’AMA a également retenu le laboratoire français de Chatenay-Malabry pour le financement d’un projet de recherche portant sur le développement de la détection des transfusions sanguines homologues[1].

Ce projet permettra de détecter ce type de transfusion, par l’analyse de mélanges d’ADN dans des gouttes de sang séchées. Cette technique si elle est éprouvée, serait une alternative prometteuse à la technique actuelle en cytométrie de flux, basée sur l’analyse des antigènes de surface à la membrane de globules rouges sur du sang frais.

Il s’agit du deuxième projet de recherche du laboratoire français financé par l’AMA, portant sur la détection de la transfusion sanguine qui reste à ce jour, un enjeu important dans la lutte contre le dopage au niveau mondial.

[1] La transfusion sanguine est dite « homologue » dès l’instant où il s’agit de transfuser le sang d’un donneur compatible, ayant les mêmes groupes et les mêmes rhésus.