Paris, le 19 septembre 2018 – L’AFLD exprime son désaccord avec toute décision prématurée de l’AMA de rétablir RUSADA et estime que l’AMA doit maintenir sa position tant que les conditions préalables qu’elle avait fixées ne sont pas remplies.

L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a pris connaissance avec surprise du compromis proposé par l’Agence mondiale antidopage (AMA) en vue du rétablissement de l’Agence antidopage russe (RUSADA), qui doit être examiné par le comité exécutif de l’AMA lors de sa réunion du 20 septembre prochain.

La révélation, par le rapport McLaren, du système de dopage institutionnalisé en Russie a porté un coup important à la crédibilité de la lutte contre le dopage.

Elle a toutefois permis de démontrer les capacités d’investigation de l’AMA, son indépendance et sa résolution à sanctionner ces agissements intolérables, quelles que soient la puissance et l’influence du pays concerné. Le standard pour la conformité des signataires du Code mondial antidopage adopté par l’AMA constitue également une avancée importante, résultant de la prise de conscience collective suscitée par la crise russe.

Ce faisant, l’AMA s’est affirmée avec force comme la garante de l’intégrité du système antidopage mondial et de la protection des droits des sportifs.

L’AFLD reconnaît et soutient l’action positive de l’AMA en la matière, mais considère que le rétablissement de RUSADA avant que la Russie n’ait pleinement satisfait les exigences posées par l’AMA elle-même serait de nature à remettre en cause les progrès importants réalisés au cours des deux dernières années.

Une telle mesure affecterait gravement la crédibilité que le système antidopage mondial avait commencé à regagner. L’AMA doit continuer de montrer l’exemple en restant fidèle à ses valeurs et en faisant preuve de cohérence et de constance dans ses exigences envers la Russie.

En particulier, l’AFLD considère qu’il est impératif que la Russie donne accès, sans délai, aux données et échantillons du laboratoire de Moscou, afin que les investigations de l’AMA et les procédures disciplinaires qui s’imposent puissent aboutir.

Malgré le souhait commun de voir la Russie rejoindre le concert des nations sportives engagées dans la lutte contre le dopage, toute décision prématurée de l’AMA, dérogeant à la feuille de route qu’elle a déjà définie, ne pourrait qu’avoir des effets délétères à long terme.

C’est pourquoi l’AFLD se joint aux nombreux sportifs et organisations nationales antidopage, ainsi qu’à l’Institut des organisations antidopage (iNADO), pour exprimer son désaccord avec la proposition faite au comité exécutif de l’AMA de rétablir RUSADA en l’état actuel des choses.

Dominique Laurent, Présidente de l’AFLD, déclare : « Le système antidopage en Russie et dans le monde ne peut construire son avenir sur l’impunité et le renoncement à ses principes fondateurs. »


Références :

Clarifications de l’AMA concernant la recommandation du CRC sur RUSADA